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 3 - Alyssa

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Alyssa Adiant
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Alyssa Adiant
Messages : 62
Date d'inscription : 24/03/2019
Religion et région : La religion des soeurs, région de l'est

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MessageSujet: 3 - Alyssa   3 - Alyssa Icon_minitimeJeu 25 Mai - 21:34

Chapitre 3,
Alysha Adiant

« L'écho de la liberté »

Port Mauer brûlait de vie. Les cris des passants, les hurlements de mouettes et les ordres des marins créaient un charivari dans lequel Alyssa avait toujours aimé se perdre. Les yeux bleus de la jeune fille s'attardaient sur les mousses, à peine plus âgés qu'elle, à la peau tannée par le soleil et le sel. La ville s’étendait sur un bras de terre, nichée le long de la côte des terres de Talen. Des dizaines de galions aux pavillons multicolores déversaient sur le sol de brique des marins. La pêche avait été bonne et les sourires illuminaient tous les visages. Depuis presque un cycle, la mer était calme et les vatners silencieux, pour le plus grand plaisir des continentaux.
Alyssa déplia ses jambes alors qu'elle apercevait un nouveau bâtiment amarrer. Aujourd'hui, elle n'était pas seulement venue au port pour l'animation qui y régnait, quand bien même elle l’aimait de tout son cœur. La Sirène Hurlante était revenue et avec elle, les rêves de la noble. Le capitaine lui avait promis que, si elle grandissait suffisamment pendant son absence, il accepterait de la prendre sur son bateau. Elle découvrirait les merveilles et les dangers d'une vie de marin. La griffonne ne pouvait rêver mieux, elle qui haïssait la vie linéaire offerte par sa naissance. Alessandre, son frère aîné, pouvait bien s'occuper d'assurer le futur de leur famille. Il était le parfait chevalier dont toutes les demoiselles rêvaient et, s'il tenait actuellement à Talumen le rôle d'ambassadeur de Talen, il aurait tôt fait de revenir chez les griffons.
Alyssa avait essayé d'être parfaite, au moins pour les apparences. Elle avait appris, sans la moindre application, toutes les leçons qu'on l'avait forcée à ingurgiter. Pour mieux les vomir devant des nobles qui s'amusaient de sa beauté et de son intelligence. Jusqu'à trouver un époux digne de son rang et servir de jument poulinière avant d'élever à son tour des enfants. Mais ce n'était certainement pas le destin qu'elle désirait. Non... la jeune fille rêvait d'aventures, de croiser le fer avec des vatners, d'escorter des cargaisons précieuses et d'enfin goûter l'embrun sur sa peau.
Elle vit enfin les voiles de la Sirène Hurlante au loin et se jeta au bas de son piédestal. La poupe, sculptée de la sublime créature à queue de poisson qui avait donné son nom au bâtiment, se détachait des autres. Le vent s'engouffrait dans les voiles qu'Alyssa avait tant de fois caressées des yeux. Plusieurs d’entre elles étaient déjà abaissées, faisant perdre de la vitesse au bâtiment tandis qu’il manœuvrait entre les autres. La danse des navires la fascinait depuis sa plus tendre enfance alors que, portée par la présence rassurante de son père, elle ne pouvait que les fixer. À l’époque, elle aurait pu réciter le nom de tous les bateaux du port, sans exception.
Ces temps étaient loin car un seul avait maintenant l’intégralité de son attention. Elle se mit à courir, sautant par-dessus les paquets, esquivant les mousses et se jouant de ce port qu'elle connaissait par cœur. Les mouettes s'envolèrent sur son passage, poussant des cris nerveux envers la jeune fille qui ne ralentit pas sa course pour autant. Elle évita des marins aux bras chargés d’épaisses cargaisons, salua d’un signe de la main les lavandières qui profitaient de l’eau encore claire, plaisanta d’un souffle avec les gardes surveillant l’horizon. Elle dérapa sur la pierre mouillée, sourit à ceux qui la couvraient d'un regard paternel. Tous la connaissaient bien, sans jamais savoir son ascendance noble. Ici, Alyssa avait toujours ses habits de garçon, qui ne dénotaient plus vraiment dans le paysage exclusivement masculin. Avec ses longs cheveux noirs attachés en chignon dormant sur sa nuque, la griffonne aurait facilement pu passer pour un jeune mousse au visage trop fin. Seules ses dents blanches et ses mains douces trahissaient sa naissance. La crasse aurait tôt fait de noircir les premières et le travail de couvrir de corne les secondes.
Le capitaine, un homme à la musculature imposante et au tricorne inoubliable, sourit à l'instant où il aperçut la petite furie qui lui fonçait dessus. Avec son nez empâté et ses épais cheveux noirs, il avait l’air de venir de partout et de nulle part à la fois. Un fils de la mer, amoureux d’elle et de son navire. Ses traits durs et ses yeux d'un marron si clairs qu'ils en prenaient la couleur des noisettes lui donnaient un air de buse, origine de son surnom plus facile à comprendre qu’à employer.
Alyssa s'arrêta en un virage contrôlé et leva sa frimousse piquetée de taches de rousseur jusqu'à lui. Elle frémissait déjà d'impatience, trop pressée de partir.
— Vous avez fait bon voyage cap'taine ? Y parait qu'vous avez rapporté plein de trucs exotiques des Ramales ? Il fait vraiment aussi chaud qu'on le raconte là-bas ? Et y sont comment les gens ?
L'homme éclata de rire devant le flot de questions qui s'échappait des lèvres de la jeune fille. Devant la moquerie, le nez d'Alyssa se fronça immédiatement et ses yeux bleus se remplirent de nuages. On lui avait toujours dit que la couleur de ses iris était comme la mer : impétueuse et changeante, peut-être même mortelle.
— Calme-toi, petit poussin, et laisse-moi atterrir. Qu'est-ce que tu fais déjà là d'ailleurs, tu ne devrais pas être en train de récurer des casseroles à cette heure ?
Les joues d'Alyssa s'empourprèrent immédiatement. Il croyait encore à son mensonge qu'il n'avait pas pris la peine de vérifier. Car la jeune fille le savait : s'il avait appris de quel lit elle venait, il n'aurait pas daigné la regarder et encore moins accepté de l'intégrer à son équipage. Les Adiant auraient cru à un enlèvement et on ne riait jamais avec la colère des griffons. Elle s'était inventé un accent et une histoire qu'elle maîtrisait jusqu'au bout des doigts. Du moins jusqu'à ce que l'impatience la rende trop fébrile pour penser à cette identité imaginaire.
— Le patron m'a laissé v'nir regarder les bateaux. Il sait que je veux bientôt partir et j'lui ai dit que j'allais embarquer avec vous pour vot’ prochain voyage ! Il a beaucoup ri d'ailleurs, en me disant que vous prendriez jamais une fille. Mais j’pourrai monter hein ? On part bientôt, pas vrai ?
— Laisse-moi le temps de débarquer. Mes hommes ont soif de bière et de femmes. J'attends une nouvelle cargaison et qu'les Adiant me payent ce qu'ils me doivent pour ce voyage. On devrait repartir d'ici deux semaines, trois maximum. Tu diras à ton patron que je passerai le voir. J'vois pas pourquoi on prendrait pas une donzelle. Mes hommes sont pas de vulgaires marins, c'est la fine fleur et ils savent se tenir, surtout devant les gamines !
Le sourire qui avait grandi sur les lèvres d'Alyssa fondit comme neige au soleil.
Elle n'avait pas plus de patron que de lettre de recommandation à présenter. Ses connaissances des tavernes du port étaient aussi minces que celles d'un nourrisson et elle ne pouvait pas se permettre de demander à un garde de jouer les faux alcooliques. Si ces derniers l'appréciaient pour son caractère enflammé, ils n'iraient certainement pas risquer leur tête à la couvrir.
Elle lança un petit rire qui tenait plus de l'étranglement que de la joie profonde et évita le regard interrogatif du capitaine. La jeune fille allait devoir trouver rapidement une solution si elle voulait échapper aux griffes de sa famille et s'enfuir pour voguer sur la mer.
— Avec plaisir cap'taine. J'repasserai vous voir bientôt, faut que je file, j'dois rejoindre des copains !
Elle-même le savait. Son excuse ne tenait pas debout. Tout la trahissait, de son ton jusqu'à son visage. Alyssa ne se fit pas prier pour déguerpir, injuriant mentalement son mensonge. Elle n'avait jamais été douée pour ces derniers, trop honnête et impulsive. Son frère et sa mère étaient devenus experts dans le domaine, mais la noble tenait de son père le caractère si caractéristiques des griffons de Talen.
Elle remonta les quais, saluant certains mousses, levant un majeur grognon à ceux qui s'attardaient un peu trop sur ses formes naissantes. Les myriades de couleurs et d'étendards ne parvenaient pas à la faire sourire alors qu'elle cherchait un moyen de rendre réelle son histoire. Sans un tavernier, le capitaine ne la croirait jamais et, s'il apprenait la vérité, elle pourrait dire adieu à son laisser-passer pour l'océan.
Elle remonta l’allée de sable blanc serpentant jusqu’au château des Adiant. Des pins l’entouraient, dispersant leur ombre protectrice sur le chemin. Assez large pour accueillir un cortège, il semblait aujourd’hui bien trop grand pour Alyssa. Elle aurait voulu se cacher dans la forêt, disparaître entre les bois pour mieux rester seule avec ses pensées.
De rage, elle frappa dans un caillou sur le sol et poussa un gémissement à moitié étouffé par ses lèvres serrées. La pierre était bien plus dure que ce qu'elle avait cru et ses orteils mal protégés en avaient subi les conséquences. Elle se pencha et l'envoya rageusement voler le plus loin possible.
Un cri de douleur répondit à son accès de rage et Alyssa sursauta avant de se cacher derrière un pin. Elle avait malencontreusement touché quelqu'un et, vu les dizaines de jurons que l'autre hurlait, elle lui avait fait mal. Elle se décala légèrement de l'arbre contre lequel elle s'appuyait, ses doigts s’écorchant sur l’écorce, sa frimousse teintée d'inquiétude.
— Sortez de votre cachette lady Adiant, ordonna une voix qu'elle ne connaissait que trop bien.
— Je voulais pas vous faire mal Ser Géis ...
— Vous ne l'avez pas fait, répliqua-t-il. Votre mère vous attend et je vous prierais de me suivre sans faire d'esclandre cette fois. Je ne voudrais pas encore vous courir après pendant des heures sur le port.
Un soupir s'échappa des lèvres de la noble alors qu'elle s'éloignait de sa cachette. Elle aurait pu en rire, se souvenant des heures pendant lesquelles elle le rendait fou, s'amusant à jouer à cache-cache. Lui hurlait, tempêtait et tonnait mais elle n'en avait que faire, riant de ses déboires sur les fientes de mouettes.
Son ton ne laissait pourtant aucune échappatoire. Le chevalier, garde de la maison Adiant à ses heures perdues, se tenait droit, une main autoritaire posée sur la hanche. Il avait abandonné son habituelle armure pour ne garder qu'un plastron de cuir et sa lourde épée bâtarde. Sans son casque, sa tête semblait toute petite, posée sur de trop larges épaules. L'homme n'était pas beau, avec son nez cassé par une vie de batailles.
Alyssa se faisait normalement un plaisir de le faire sortir de ses gonds. Il ne semblait pourtant aujourd'hui pas d'humeur à accepter l'amusement de la demoiselle. Elle, prête à exploser de rire en voyant la blessure qui gonflait déjà sur son front, retint ses éclats en voyant ses yeux glacés.
Une moue marqua son visage et elle croisa les bras en le fixant avec orgueil, sachant qu'il se considérerait toujours comme son inférieur par leur différence de rang. L'humeur d'Alyssa était aussi changeante que la couleur de ses yeux et, si elle se montrait pleine de vie avec le peuple, elle détestait tous les nobliaux qui l'entouraient, tentant de passer un mors entre ses dents.
— Allons-y, elle va encore hurler si je ne reviens pas, concéda-t-elle finalement alors que son garde du corps se mettait déjà en chemin.
Elle ne lui adressa pas un mot de plus, se murant dans son silence, retournant à ses recherches mentales de tavernier. Combien accepteraient de mentir pour elle ? La noble devrait sûrement faire appel à quelques gardes accoutumés aux longues nuits d'alcoolisme pour trouver la perle rare. Peut-être qu'avec quelques pièces d'or et la promesse d'une soirée gratuite...
Ils remontèrent l'Allée des Griffons alors que la demoiselle était toujours perdue dans ses pensées. Elle avait foulé cette terre bien trop de fois pour encore s'extasier devant la beauté des statues et les jardins aux haies trop bien taillées. Seule l'aire d'entraînement arrivait encore à attirer son attention. Le tintement des armes, le chant de l'acier et les grognements des hommes avaient quelque chose de bien plus naturel que les allées parfaitement entretenues. Ceux qui découvraient pour la première fois la cité de Port-Mauer se pâmaient toujours d'admiration pour les fleurs qui grandissaient sous les soins quotidiens des jardiniers et pour les murs de pierre blanche qui démarquaient l'entrée du palais des Adiant. Elle, se contentait d'aimer l'histoire qui entourait l'endroit où elle était née.
Le château avait été construit pour la défense puis agrandi et embelli au fil des siècles. Ne restait de son passé que la tour centrale, aux murs plus épais et aux fenêtres trop petites pour laisser passer la moindre lumière. Le reste n'était que fioriture. Le passé guerrier des Adiant avait disparu sous l'argent et le lierre qui avaient depuis longtemps envahi les murs. Les femmes trouvaient cela joli ; et les hommes avaient accepté ce qui fragilisait leur muraille. Alyssa soupira devant les roses et les odeurs fleuries qui envahissaient les patios. La beauté ne la touchait plus depuis le temps.
Ils passèrent par les cuisines attenantes aux écuries. La noble aurait aimé monter sur l'un des animaux et s'enfuir, sans laisser le temps au garde de l'attraper. Mais ç'aurait été idiot et peu efficace. Le chevalier était bien meilleur cavalier qu'elle et avait surtout des réflexes taillés par des années d'entraînement. Lui avait chevauché face à des ennemis aux blasons aujourd’hui éteints.
Les cuisines grouillaient de vie. Les piaillements de femmes s'élevaient au milieu des ordres. Les mots échappaient pourtant à la jeune Adiant, noyés dans un brouhaha qu’elle ne prenait plus la peine d’écouter depuis longtemps. Les cuisinières étaient des commères qui faisaient d’un rien une montagne. Passant près d'une table, Alyssa chaparda un gâteau préparé pour les invités qu'ils recevraient le soir même, sous le regard désapprobateur d'une cuisinière. Elle lui adressa son sourire le plus faux, habituée à toujours être protégée par la cheffe des cuisines et, enfin, ils pénétrèrent dans le cœur du château, abandonnant l'hyperactivité des pauvres gens pour le silence de la noblesse. La jeune fille eut beau supplier son accompagnateur, il ne la laissa pas s'échapper et s'éclipsa devant la lourde porte de la salle d'audience, la laissant seule face à son destin.
Elle en franchit le seuil une boule au ventre. Ce n’était pas la première fois qu’elle était convoquée par ses parents, mais bien la première qu’elle n’avait aucune idée des raisons. La salle d'apparat, transformée en salle de banquet lorsqu’ils manquaient de place, était immense et baignée de lumière. Des faisceaux colorés, teintés par les vitraux contant l’histoire des Adiant, inondaient la pièce d’une lueur divine.
Ses parents l'attendaient là, assis sur des trônes qui n’étaient plus ceux de monarques. Les Adiant avaient ployé le genou et offert leur couronne aux Iseal des années plus tôt. Ils n’étaient désormais plus que des vassaux, mais jamais les griffons ne s’étaient montrés ambitieux. Leur richesse n’était plus à prouver et ils avaient gardé une liberté qui ne les privait de rien.
Les yeux de Cerenna, mère de la sauvageonne, se plissèrent dès qu'elle vit la tenue de sa fille, crottée et bien trop garçonne. Alyssa mordit dans son gâteau une nouvelle fois, sans daigner demander ce qu'ils attendaient d'elle. De toute manière, comme ils l'auraient certainement dit : une demoiselle devait attendre d'être invitée à parler pour s'exprimer.
— Alyssa.
Son nom résonna dans la pièce trop vide.
Le regard de son père, habituellement si doux et si conciliant, n’était plus qu’un masque de noirceur. Derrière les yeux bleu marine, Alyssa ne lisait plus rien. Arthos passa une main dans ses cheveux coupés trop courts et continua, sur le même ton glacé qui ne lui allait pas.
— Tu te comportes comme un souillon. Quand vas-tu comprendre que tu es une dame et que tu dois agir comme tel ?
Les sourcils de la Adiant se froncèrent. Il ne lui avait jamais fait le moindre reproche, s’amusant même de la voir brandir l’épée plutôt que l’aiguille, et voilà que brutalement il la désirait différente.
Devant l’injustice sous-jacente, elle ouvrit la bouche, prête à répliquer, mais il ne lui en laissa pas le temps.
— Tu vas devoir cesser. Ce soir, nous te présenterons ton futur époux. Et crois-moi ma fille, les Noirsonge ne sont pas connus pour apprécier les rebelles.
La mâchoire de la noble manqua se décrocher face aux mots jetés par son père, sans aucune préparation ni aucun miel. L’annonce tombait comme un couperet, lui arrachant sa liberté et tuant dans l'œuf ses rêves. Arthos, qui l'avait toujours couvée, l'offrait aux loups.
Pire encore. Aux loups de mer.
Elle avait beau ne jamais écouter durant les leçons du Frère préposé à son éducation, elle avait retenu quelques noms de vatners. Ceux qui faisaient trembler les femmes et gronder les hommes. Ceux dont on parlait en des termes peu élogieux dans les tavernes. Les Noirsonge, avec leur zuhyre sombre pour blason, étaient des terreurs marines. Pas de potentiels alliés.
— Pardon ? lança-t-elle, s'étouffant presque avec son gâteau devant la nouvelle. C'est hors-de-question. Je ne partirai pas chez les vatners. Plutôt m'ouvrir les veines.
— Alyssa…, tenta sa mère, ne récoltant qu'un regard inflexible.
— Mon frère peut s'amuser à courir Talumen à la recherche d'un jupon, et moi je dois épouser un de ces barbares ?!
— Alessandre fait ce pourquoi il est né à la Cour. Tu n'as pas ton mot à dire Alyssa. Ton rôle est de nous offrir une alliance et Nokrov a besoin d’une paix durable entre les îles et ces terres.
— Mais ...
— Il suffit Alyssa ! Je veux te voir à notre table ce soir. Propre et présentable. Débarrasse-toi de ces frusques et enfile une robe. Je ne veux pas que tu nous déshonores... encore une fois.
Les mots étaient cruels, s'enfonçant dans le cœur frêle de la jeune fille comme les griffes d’un monstre qu’elle ne reconnaissait pas. Ce même cœur qui battait à toute vitesse alors que ses yeux se remplissaient déjà de larmes. Ses rêves venaient de s'évanouir et sa vie de prendre un tournant qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. Sa famille l'offrait à des barbares des îles, à ces hommes dont la culture et la religion n'étaient que monstruosités. Ils descendaient de bandits et de truands, de meurtriers et de violeurs. Ses parents ne pouvaient pas faire ça !
Leurs regards étaient pourtant sans appel, à l’image de leur sentence. Où était son père, lui si bon et si protecteur ? Plus la petite touche d'empathie dans ses yeux, plus la moindre douceur. Leur décision était prise. Des menottes venaient de s'enrouler autour de ses poignets sans qu'elle n'ait pu les voir venir.
Elle refusait ce mariage et ferait tout pour l'annuler, ou elle ne s'appelait pas Alyssa Adiant. Elle se rêvait sur un bateau, certes. Mais en femme libre et en aventurière. Pas en catin d'une brute.
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